Les lévriers sont sous les ordres. Dans les boîtes de départ, tapis au sol, ils sont prêts. Les muscles bandés, le regard rivé sur le rail, ils se préparent à jaillir. La tension monte. Chez les propriétaires aussi. Tellement concentrés, les lévriers en oublient d’aboyer. Le starter agite son fanion. Le moteur s’ébranle et entraîne le leurre. Les portes s’ouvrent ! Quatre diables en casaque fusent, de toute la force de leurs muscles. Le sable vole. Des encouragements sont hurlés pour chacun des champions. La piste résonne du fracas des galops. Première courbe. L’effort des athlètes est visible, leur motivation également. Chacun tente de résister pour virer en tête. Chacun lutte pour conserver sa trajectoire. Chacun donne le meilleur. la ligne droite se déroule. Les lévriers galopent, accélèrent, tentent de doubler, se font passer, résistent. Ils ne vivent que pour l’instant présent, suspendus comme dans l’éternité de cet envol. Dernière courbe. Derniers coups de rein. Pattes qui frappent le sol. Soudés dans l’effort, la victoire ou la défaite, les lévriers franchissent la ligne.
480 mètres d’émotion. 480 mètres d’une course de lévriers sur cynodrome. En France.
Les épreuves nationales sur cynodrome sont le deuxième volet - avec la PVL - du championnat de travail réservé aux lévriers. Les différents sports cynophiles permettent à chacune des races concernées d’exprimer ses aptitudes naturelles. Dans le cadre d’un championnat, sous la responsabilité de la Société centrale canine, ces activités permettent la sélection des sujets les plus aptes à maintenir ou à améliorer l’aptitude au travail du lévrier.
Faire courir un lévrier ne s’improvise pas : le Greyhound est un athlète à part entière à qui il faut consacrer au moins une heure d’entraînement par jour, tous les jours, afin de développer la musculature et d’améliorer l’endurance.
Hormis l’entraînement, le lévrier doit être conforme au règlement :
Les cynodromes et les clubs de travail sont strictement contrôlés par la Commission nationale d’utilisation des lévriers. Chaque club dispose d’un agrément annuel, tout comme son cynodrome et ses installations.
Lors d’une épreuve nationale, les lévriers disputent généralement deux manches : une série de catégorisation le matin (et éventuellement une course de repêchage pour améliorer le temps) et une finale de six chiens au maximum dans l’après-midi.
Le vétérinaire vérifie si les lévriers sont aptes à participer à la course. Le juge apprécie la régularité des concurrents et peut suspendre ou disqualifier celui qui se serait mal comporté.
Toutes les précautions sont prises en faveur du bien-être et de la sécurité des lévriers. Les pistes en sable sont arrosées et le sol remis à niveau entre chaque manche afin d’éviter toute blessure. Les pistes en herbe sont régulièrement entretenues pour éviter les défauts du terrain.
Le leurriste module en direct la vitesse du leurre, en respectant une distance théorique de 30 à 40 mètres entre le leurre et les lévriers. Les sprinters rapides comme les Greyhounds sont besoin d’être motivés par la proximité du leurre et auront tendance à ralentir s’ils le voient s’éloigner.
Les lévriers sont longuement massés et échauffés avant les courses pour éviter toute déchirure musculaire ou ligamentaire. Après l’effort, ils sont douchés, massés, les orteils et les yeux sont soigneusement vérifiés pour ôter toute impureté. Ils sont ensuite promenés en laisse pour une récupération active afin d’éliminer l’acide lactique présent dans les tissus. Chaque propriétaire veille à ce que son lévrier urine pour éliminer les toxines.
Les Greyhounds courent en moyenne une fois toutes les trois semaines, rarement plus d’une fois tous les quinze jours.