La poursuite à vue sur leurre est aux courses de lévriers ce que le cross country est au hippisme. Disputées sur terrain naturel, ces épreuves de demi-fond privilégient les aptitudes naturelles des lévriers : la poursuite à vue.
La poursuite à vue a le même âge que les lévriers. Dès l’Antiquité, le traité de chasse de Flavius Arrien jetait les premières bases de l’activité. En effet, avant d’être des chiens de course, les lévriers furent d’abord des chiens de chasse extrêmement performants.
De nos jours, lièvres, garennes ou chevreuils n’ont plus rien à craindre de nos Greyhounds : depuis 1844, les lévriers et leurs apparentés (chiens primitifs de type graïoïde, bâtards de lévriers...) sont interdits de chasser. La PVL moderne se pratique en terrain naturel, les lévriers poursuivant un leurre artificiel mû par un système de câbles et poulies au sol, simulant le comportement erratique d’un gibier devant un prédateur. Les lévriers, emmenés par paire, doivent alors démontrer leurs capacités à coopérer pour fatiguer leur proie et la mettre à mort.
En France, la PVL est le second volet du championnat de travail des lévriers (avec les courses sur piste : ENC - épreuve nationale sur cynodrome). Le lévrier doit répondre à plusieurs critères avant de pouvoir courir officiellement :
Les épreuves sont organisées par un club agréé par la CNUL. Les lévriers courent par paire, selon leur race et leur sexe. Le parcours des grande races mesure en moyenne entre 700 et 1.100 mètres. Un premier galop, le matin, permet au juge de réaliser un premier pointage sur les lévriers qui courent en général selon l’ordre du catalogue, par race et par sexe.
La seconde manche a lieu dans l’après-midi, après un repos récupérateur. Elle mettra en compétition les paires les plus homogènes, toujours par race et par sexe.
Le juge évalue les lévriers sur cinq critères
La priorité des propriétaires, des clubs de travail, des juges, est la sécurité des chiens. Le principal souci de l’équipe technique est de monter un parcours qui permette aux lévriers d’exprimer toutes leurs qualités sans risquer de se blesser. Le conducteur technique veille à construire un tracé où les obstacles (arbres, poteaux, clotures...) ne soient pas trop proches des trajectoires.
Le juge peut d’ailleurs demander la modification d’un parcours, s’il l’estime mal adapté. Dans l’absolu, tous les juges doivent être capables de leurrer ou de monter un parcours afin de décoder ce qu’il voit en course. Le juge n’évalue pas un chien, mais l’ensemble de l’équipage au travail.
Le conducteur technique porte une immense responsabilité : ne pas favoriser un lévrier au détriment de l’autre et veiller à la sécurité de l’équipage en imprimant au leurre une vitesse et une fluidité adaptées. Posté en hauteur pour visualiser l’ensemble du parcours et la progression des lévriers, il est extrêmement concentré. Il règle la vitesse du leurre en fonction des chiens, ni trop près, ni trop loin. Et si un des lévriers montre des signes de faiblesse, il essaie de le remotiver pour le remettre en course et de regrouper ainsi l’équipage.
La plupart des lévriers apprécient beaucoup la PVL. Cela les délasse et les défoule. Rien de plus normal, l’exercice répond à leurs aptitudes naturelles orginelles de chasseurs à vue. Ils sont beaucoup plus détendus et stables après avoir couru, même après un simple entraînement.
N’hésitez pas à vous mettre en rapport avec un club de travail agréé. La Commission nationale d’utilisation des lévriers publie sur son site internet la liste des différents clubs avec leur zone géographique d’influence